Abstract
In 1932, when Communist Party of Canada (CPC) general secretary Tim Buck, six other CPC leaders and one unfortunate rank-and-filer began lengthy sentences in Kingston penitentiary, the Party seemed to have reached its nadir. In fact, martyrdom proved to be a springboard for sustained political revival and was a particular boon to Buck, helping him consolidate a stirring performance in the dock at the Party trial a few months earlier. Until then, he had been considered something of a mediocrity, his status dependent almost entirely upon Moscow's grace and favour. During his three years in Kingston prison, the underground Party successfully reinvented him as the "dauntless leader of the Canadian working class": shortly after his release in November 1934, his five month-long coast-to-coast tour attracted (by the RCMP's almost certainly conservative estimate) a total audience of over 100,000. Buck proceeded to dominate the Party for the remainder of the decade — the Popular Front years — a period fondly recalled in his posthumous memoirs. Buck presented the Popular Front strategy as his — as much as "Moscow's" — invention and quietly attributed the Party's rise in fortunes (membership almost tripled) in large part to his bold and independent political leadership. The Popular Front was certainly good news for Buck, but whether it was good news for "Tim Buck's Party" is more open to question. This paper questions Buck's self-evaluation and suggests that the exposure of the cynical character of the Popular Front project in 1939 "may have planted the seeds of [the] Party's long postwar decline."
Résumé
En 1932, quand le secrétaire général du Parti communiste du Canada, Tim Buck, six autres chefs du parti et un travailleur du rang malchanceux avaient commencé de longues sentences dans le pénitencier de Kingston, il semblait que le parti avait atteint le comble de l'infortune. Cependant, le rôle du martyre s'est révélé avantageux pour une remise en vigueur politique soutenue et était un bienfait particulier pour Buck qui en avait profité pour donner une performance passionnante au procès du parti quelques mois auparavant. Jusqu'alors, il avait été considéré comme quelqu'un de médiocre; son statut dépendait en grande partie de la grâce et de la faveur de Moscou. Pendant ses trois années de prison à Kingston, le parti «souterrain» l'a réinventé avec succès comme le «chef intrépide de la classe ouvrière canadienne». Peu de temps après sa libération en novembre 1934, sa tournée d'un bout à l'autre du pays d'une durée de cinq mois, avait attiré (selon l'estimation presque certainement conservatrice de la Gendarmerie royale du Canada) un auditoire de plus de 100 000. Buck continua à dominer le parti pour le restant de la décennie — les années du Front populaire — une période dont il se rappellait avec tendresse dans ses mémoires publiés après sa mort. Buck avait présenté la stratégie du Front populaire comme son invention (aussi bien celle de «Moscou») et avait attribué silencieusement l'ascension du parti (dont le nombre de membres avait triplé) en grande partie à sa direction politique audacieuse et indépendante. Le Front populaire était certainement une bonne nouvelle pour Buck, mais s'il était une bonne nouvelle pour le «parti de Tim Buck» est toujours une question discutable. Cet article pose des questions sur l'autoévaluation de Buck et suggère que l'exposition du caractère cynique du projet du Front populaire en 1939 «avait peut-être semé le déclin graduel du parti après la guerre.»