Abstract
Travel is one of many extra-legal barriers that restrict access to abortion services. Paradoxically, women travel at the international, domestic, and local levels to circumvent legal and/or extra-legal barriers to access. Through an examination of four specific Canadian responses to inequality of access to abortion services relative to shifts in the legal terrain from the 1960s onwards, the authors demonstrate that travel signifies an interruption to reproductive choice. Women went to Britain and the United States for an abortion when these countries relaxed their abortion legislation. Within Canada, women sought out the services offered by the Morgentaler Clinic in Montreal in order to avoid the abortion bureaucracy that limited their right to choose. In New Brunswick, the pro-life movement successfully lobbied hospitals to restrict abortion services, and the provincial government to deny funding for abortions performed in freestanding clinics, forcing women to travel to access abortion services. Pro-choice activists in southeastern British Columbia launched a successful campaign to protect hospital abortions, ensuring that rural women had access to abortion services within their home communities. Today, 25 years after the Supreme Court of Canada struck down the abortion law, abortion services are uneven at best and unattainable at worst in different regions of the country.
Les déplacements constituent l’un des nombreux obstacles extra-juridiques qui limitent l’accès aux services d’avortement. Paradoxalement, les femmes se déplacent à l’échelle régionale, nationale et internationale pour contourner les obstacles juridiques et/ou extra-juridiques qui restreignent leur accessibilité. En examinant quatre exemples, qui illustrent l’inégalité d’accès aux services d’avortement au Canada et les bouleversements juridiques depuis les années 60 jusqu’à aujourd’hui, les auteures montrent que les déplacements sont un obstacle au droit à l’interruption de grossesse. Des femmes ont voyagé jusqu’en Grande-Bretagne et aux États-Unis pour un avortement quand ces pays ont assoupli leurs lois sur l’avortement. Au Canada, les femmes ont contourné la bureaucratie du système médical qui limite leur droit de choisir en se rendant à la clinique privée Morgentaler, à Montréal. Au Nouveau-Brunswick, les membres du mouvement pro-vie ont réussi à convaincre les hôpitaux de restreindre l’accès à l’avortement et le gouvernement provincial de refuser le remboursement des avortements pratiqués dans les cliniques privées, obligeant les femmes à se déplacer ailleurs. Dans le sud-est de la Colombie-Britannique, les activistes du mouvement pro-choix ont mené avec succès une campagne pour protéger les services d’avortement à l’hôpital et pour veiller à ce que les femmes des régions rurales aient accès aux services d’avortement dans leur communauté. Aujourd’hui, 25 ans après la décision majeure de la Cour suprême du Canada abrogeant la loi qui criminalisait l’avortement au pays, l’accès aux services d’avortement est difficile dans le meilleur des cas, voire impossible dans certaines régions du pays.