Vol. 21 (1988)
Articles

La formation des traditions de solidarité ouvrière chez les mouleurs Montréalais: la longue marche vers le syndicalisme (1859-1881)

Peter Bischoff
Université de Montréal

Published 1988-01-01

How to Cite

Bischoff, P. (1988). La formation des traditions de solidarité ouvrière chez les mouleurs Montréalais: la longue marche vers le syndicalisme (1859-1881). Labour Le Travail, 21, 9–42. Retrieved from https://lltjournal.ca/index.php/llt/article/view/4673

Abstract

This paper examines the causes for the slow development of trade unionist traditions among Montreal moulders. Founded in 1859, the Montreal moulders' union underwent two decades of relative stagnation, before experiencing an important expansion. During the same period, in other Canadian towns, the moulders rapidly formed strong unions. In Montreal, ethnic and linguistic differences between the British and French Canadian moulders, and the tensions they engendered during the period, seem to have been at the center of the problem. Only a minority of moulders, primarily those of Scottish, Irish, English, and American origin, were involved in the union from the outset. The non-unionized moulders, mainly French Canadians, apparently opted for a more spontaneous form of militancy. Often organizing on a temporary basis, their position was solidified by their functional autonomy in the workplace. But in the long run, through a lengthy process of adaptation, and under the threat of degradation of their craft, the moulders closed ranks around a permanent organization of regulation and defense of their trade. The union's rise was carried out under the impulse of the French-Canadian moulders, and secondary, the Irish-Canadian moulders. Resume Cet article recherche les causes de la lenteur du développement des traditions syndicales chez les mouleurs montréalais. Fondé en 1859, le syndicat des mouleurs montréalais connaît deux décennies de stagnation relative avant que ses effectifs s'accroissent considérablement. Dans d'autres villes canadiennes, durant la même période, les mouleurs forment rapidement de puissants syndicats. A Montréal, les différences ethniques et linguistiques entre mouleurs d'origine britannique et mouleurs canadiens-français, et les tensions qu'elles engendrent durant la période, semble être au centre du problème. Seule une minorité de mouleurs, composée d'éléments écossais, irlandais, anglais et américains, se regroupent au sein d'un syndicat dès ses débuts. Les mouleurs non-syndiqués, majoritairement canadiens-français, optent apparemment pour un militantisme de type spontané ou organisé sur une base ponctuelle, qui s'appuie sur leur autonomie fonctionnelle au travail. Ce n'est qu' à la suite d'un processus d'adaptation relativement long, et sous la menace d'une dégradation de leur métier, que les mouleurs entreprennent l'unification de leurs rangs autour d'une organisation permanente de réglementation et dedéfense de leur métier. L'essor du syndicat s'effectue alors sous l'impulsion des mouleurs canadiens-français et, en seconde place, des mouleurs canadiens-irlandais.