Vol. 82 (2018)
Articles

When Prisoners Had a Union: The Canadian Food and Allied Workers Union Local 240

Jordan House
York University
Bio
Labour / Le Travail issue 82 cover

Published 2018-11-04

How to Cite

House, J. (2018). When Prisoners Had a Union: The Canadian Food and Allied Workers Union Local 240. Labour Le Travail, 82. Retrieved from https://lltjournal.ca/index.php/llt/article/view/5895

Abstract

Most Canadian prisoners work, yet very little attention has been paid to them as workers by either labour scholars or unions. However, in 1977 the Canadian Food and Allied Workers union (cfaw) organized both incarcerated and non-incarcerated meat cutters into the country’s first and only legally recognized union representing primarily prisoners, cfaw Local 240. The union drive came in response to the Ontario government’s push to increase prisoners’ participation in the workforce, including the introduction of a number of “outside managed industrial programs,” which involved private firms operating within provincial correctional facilities. These privately managed industries rekindled some older debates around the potential for prison labour to undermine the wages of free labour, but in the case of the experimental abattoir program at Guelph, they also resulted in something new: unionized prisoners. The union not only made important gains for the workers, but also made modest gains for prisoners’ rights. While cfaw Local 240 would eventually be merged into subsequent unions, it continues to serve as a model for working prisoners and represents a rare moment in Canadian history – one where a union organized prison labour instead of opposing it.

La plupart des prisonniers canadiens travaillent, mais très peu d’attention leur a été accordée en tant que travailleurs par les syndicats ou les chercheurs. Cependant, en 1977, le Syndicat canadien des travailleurs de l’alimentation et des industries connexes (sctaic) a organisé des coupeurs de viande incarcérés et non incarcérés dans le premier et unique syndicat légalement reconnu représentant principalement les détenus, la section locale 240 du sctaic. La syndicalisation a eu lieu en réponse à la pression exercée par le gouvernement de l’Ontario d’accroître la participation des détenus au marché du travail, notamment en introduisant un certain nombre de « programmes industriels extérieurs à la gestion », impliquant des entreprises privées opérant dans des établissements correctionnels provinciaux. Ces industries gérées par le secteur privé ont rallumé certains débats plus anciens sur la possibilité que le travail pénitentiaire sape le salaire de la main-d’œuvre gratuite, mais dans le cas du programme experimental d’abattoir à Guelph, elles ont aussi donné lieu à quelque chose de nouveau : des prisoniers syndiqués. Le syndicat a non seulement apporté des gains importants aux travailleurs, mais a également permis de réaliser des gains modestes pour les droits des détenus. Bien que la section locale 240 du sctaic se soit regroupée avec d’autres syndicats par la suite, elle continue de servir de modèle pour les prisonniers en activité et représente un moment rare dans l’histoire du Canada – un syndicat organisant le travail pénitentiaire au lieu de s’y opposer.